Le petit garçon, ici, debout derrière son père est loin d'imaginer qu'il va bientôt quitter sa terre natale pour retrouver celle de ses ancêtres, de l'autre côté de la Méditerranée.

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Justin Pélissier est né le 5 février 1913 à Affreville, département d'Alger.

 

Il est le fils de Victor Pélissier (assis), conducteur de travaux à la voirie départementale et de Mathilde Sanégal, fille d'un Compagnon de France devenu entrepreneur en maçonnerie à son installation en Algérie.

 

Dès l'âge de neuf ans, Justin aide grand-père et oncles sur les chantiers de maçonnerie et apprend la taille de la pierre.

 

A 12 ans, il obtient le Certificat d'études et à 20 ans, il est maçon-plâtrier-carreleur qualifié ce qui lui vaut, en juillet 1935,  d'être embauché en qualité de tâcheron par la Socoman (Société commerciale et minière pour l'Afrique du Nord) filiale de Pont-à-Moussons. 

A force de volonté et de travail, Justin deviendra ingénieur et aura la responsabilité de gros chantiers sur l'ensemble du territoire algérien. Il ne quittera la Socoman qu'après son arrivée en France, en 1957.

 

Avec sa famille, il pose des valises que les "évènements" ont considérablement allégées et un réfrigérateur rescapé dans un village du Vaucluse où les hasards de la vie font qu'il n'a pas d'autre choix que de s'installer entrepeneur en maçonnerie.

 

A plus de 40 ans, l'ingénieur trouve dans l'énergie
du désespoir, le cran de troquer secrétaire, costume et bureau contre truelle, taloche, et règle ; avec un courage sans faille, Justin oublie Pélissier et consacre son énergie au quotidien dans une Provence qui accueille froidement ces Français d'ailleurs.

 

S'il n'a jamais vraiment arrêté de faire sa passion,

il ne s'autorisera à sortir de la confidentialité qu'à la retraite pendant laquelle il ne quitte son atelier que pour parcourir les routes, exposer et présenter son oeuvre à la critique d'un public intrigué par sa palette chatoyante et ses formes chimériques.

 

Il se fait connaître en présentant sur un plan d'égalité son travail de copiste de Vinci, (un "musée" de plusieurs dizaines d'oeuvres attribuées au Maître florentin), et son oeuvre contemporaine, influencée par la technique de Léonard de Vinci qui lui inspire "La lumière mentale".

 

Epuisé par quasiment deux décennie d'un labeur de forcené, l'artiste n'aura que cinq ans pour se faire une place dans le monde exigeant de l'Art.

 

Il reste de Justin PÉLISSIER le souvenir d'une force de la nature dont l'accent gorgé de soleil cachait à peine un coeur gros comme ça et une personnalité des plus déterminées. 

 

Il est décédé, brutalement, en valsant ; son oeuvre compte plus de mille toiles, lithograpahies, fusains et sanguines dont la plus grande partie a été vendue du vivant de l'artiste.